La plaignante était une menteuse, une vénale et vilaine petite prostituée : donc elle n’a pas été violée par Brandao. C’est une victoire pour lui, pour sa femme, pour l'ensemble de ses supporters, pour toute la sélection brésilienne, à laquelle peut dès lors à nouveau prétendre le footballeur. Cet épisode lui aura permis de mincir un peu, le voilà remotivé comme jamais ; au Brésil, néanmoins, le public est partagé. Les Deux pieds décollés ont rencontré le joueur pour faire le point.
Deux pieds décollés : Je dois commencer par t’adresser mes excuses : j’ai pensé que tu étais coupable, que tu avais effectivement brutalisé cette employée contre son gré.
Brandao : Oh, tu sais, de gré ou de force... L'expression elle-même montre que la frontière ne tient qu'à un élastique. Quoi qu'il en soit j'ai toujours clamé mon innocence, et maintenant tout le monde est calmé.
Deux : Il n’en reste pas moins que tu as sauvagement trompé ta femme, une fois encore.
Brandao : tout cela relève de ma vie privée, je ne vois pas pourquoi tout le monde s’en mêle. Effectivement, j’ai certaines faiblesses, certains besoins, et ma foi, quand des petites gonzesses se rendent dispos, je ne vois pas de raisons de me retenir.
Deux : Soit… Maintenant, que penses-tu de la théorie du complot ?
Brandao : Il n’est pas impossible qu’on ait voulu me nuire.
Deux : En même temps, s’il est aussi facile de te piéger, c’est pathétique, non ?
Brandao : C’est la médiatisation de l’accusation, plus que l’accusation elle-même, qui a tout bousillé.
Deux : Tu ne réponds pas à la question. Je poursuis : on peut difficilement, à mon avis, soupçonner une orchestration de cette médiatisation
Brandao : Pff… Dans quel monde vis-tu ?
Deux : C’est moi qui pose les questions, ok ? Bon. Parlons de la jeune stagiaire à So Foot, la pote de ta fille, qui est venue t’interviewer chez toi : il parait que t’as mis tes doigts dans sa bouche puis dans sa culotte.
Brandao : Tout ceci est faux et si jamais des choses s’avèrent vraies au final, sache qu’elle était consentante et que cela relève strictement de ma vie privée.
Deux : En tout cas elle porte plainte.
Brandao : Huit ans après ! Est-ce que je me rappelle, moi, où est-ce que j’ai mouillé le maillot et qui j’ai marqué à la culotte ? En plus à l’époque il n’y avait pas la vidéo et puis l’arbitre n’a rien vu.
Deux : Bon, parlons d’autre chose. Tu penses pouvoir être sélectionné en équipe du Brésil pour être titulaire lors de la prochaine coupe du monde ?
Brandao : On avait un accord de principe, avec Martinho : soit elle occupe le poste d’avant-centre, soit c’est moi. Or elle a pris les devants, et je ne pense pas qu’elle va lâcher. Reste à savoir si je fais valoir mes qualités de finisseur quand même ; parce qu’ils sont bien sympa, les Hollandinho, les Martinho, les Ségolinho – mais n’ont pas assez d’endurance, et j’ai bien peur qu’un autre camp ne remporte finalement le trophée.
Deux : Tu parles des petits gabarits blancs qui ne veulent pas de noirs dans leur équipe ?
Brandao : Pardon ?
Deux : Non, rien. Bref j’en déduis que tu n’as pas renoncé à rentrer dans l’arène.
Brandao : Pourquoi pas ? Si elle est consentante et que cela relève de ma vie privée.
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