L’Equipe, Le Parisien, Riolo, la plupart des blogs de foot – tout le monde ou presque a été pris ce week-end en flagrant délit de mauvaise foi. A moins qu’il ne s’agisse de schizophrénie, j’hésite encore.
Pourquoi ? Comment ça ?
Présentation du cas :
Tous ces charognards,et d'abord L'Equipe, entretiennent avec l’équipe de France une relation douteuse, qu’on pourrait trop hâtivement confondre avec de l’objectivité.
Car c’est au nom de l’objectivité, ou de l’honnêteté, ou de l’intégrité, ou autres qualificatifs positivement connotés, que les commentateurs autorisés s’autorisent à estimer que désormais, l’équipe de France n’est plus une grande équipe. Que son rang au classement FIFA (21, je crois), derrière l’Australie par exemple, est légitime. Que nos joueurs sont moyens et inexpérimentés.
Puis toujours au nom de l’objectivité ils s’autorisent à dire qu’elle est pathétique.
Au nom de l’objectivité ils disent, en définitive, qu’il faut qu’on arrête d’être chauvins, et qu’on accepte de regarder la réalité en face : France 98, c’est fini, et d’ailleurs, de quoi se mêlent-ils tous, les mecs de France 98 qui viennent squatter ?
Moi qui suis chauvin et qui milite contre l’objectivité, je le prends mal, bien entendu. Mais je suis au moins de bonne foi, et cohérent : si la France est une grande équipe, je veux qu’elle gagne ; si la France n’est plus une grande équipe, j’espère qu’elle gagnera, mais je veux d’abord qu’elle veuille gagner. En bref je suis un supporter normal : je veux voir que mon équipe a fait ce qu’elle pouvait. Des défaites y en aura. Des renoncements il ne devrait pas y en avoir. Plus jamais de coupe du monde ou de préparation à la coupe du monde comme en 2010.
Point barre.
L’Equipe, en revanche, ne veut plus qu’on se leurre à voir ni à vouloir une grande équipe, mais l’Equipe veut des matchs et des résultats de grandes équipes.
Sinon le journal boude.
Analyse :
Rien n’a changé avec cet été, nous dit-on ? Parce qu’on perd encore ? Ce qui n’a pas changé, ce sont les commentateurs, qui en veulent à l’équipe de France de ne pas gagner. L’Equipe donne toujours l’impression qu’on leur doit la victoire. Aussi, l’absence de soutien d’avant 98 n’a pas été qu’un phénomène passager : ce journal est capricieux, il est donneur de leçon, et il n’ose pas regarder la réalité en face. La réalité, c’est leur nombrilisme.
Si encore c’était une question d’argent ! Je comprendrais! Si l’équipe de France gagne, l’Equipe vend. Mais il n’y a pas que ça, parce que les journalistes ne sont pas payés au tirage. Ce sont justes de gros orgueilleux, mais avec un orgueil mal placé, c’est-à-dire qu’ils pensent faire la pluie et le beau temps du foot, ils jouent aux juges, ils demandent des comptes.
L’équipe de France ne leur doit rien, et eux ils s’offusquent.
Interprétation :
Il s'agit évidemment non pas d'une schizophrénie, mais d'un narcissisme aigu. Une libido tournée exclusivement vers soi, qui pousse même la sujet à la paranoïa. A cela s'ajoute le traumatisme suivant : les journalistes de L’Equipe sont des anciens sportifs frustrés qui n’ont pas eu la carrière qu’ils ne se sont jamais donné les moyens d’avoir, ou qui étaient trop gros pour ça, et qui ne se sont pas donné les moyens d’être moins gros.
Demain on va démonter les bosniaques, et vous allez voir que L’Equipe va nous sortir un « Enfin ! » ou autre titre de capricieux.
Source image : http://www.lecoinsport.com/photo-laure-manaudou-grosse-bourde-du-journal-lequipe/