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22 décembre 2011 4 22 /12 /décembre /2011 12:41

 beckham-psg.jpg 

Un film choral est conçu et partagé par des producteurs très riches et très vénaux comme une sorte de cadeau (et il en sort toujours à Noël) : on offre au grand public une pléiade de stars réunies dans une seule et même aventure qui se termine bien. Il s’agit d’histoires indépendantes à la base, laissait une place égale à chaque protagoniste, et de destins croisés au final.

En ce moment, c’est devant l’affiche du film Happy New Year que l’on ne peut éviter de passer. De Niro, Sarah Jessica Parker, Ashton Kutcher, Jessica Biel, Zack Efron, et encore d’autres qui sont tous très jolis (avec petites apparitions de guests, comme Jon Bon Jovi ou Alyssa Milano, Milano, va fa enculo) partagent une affiche absolument indigeste, dorée, surchargée de visages lisses, pailletés et souriants ; une affiche écœurante comme un magasin Séphora un jour de promotion pour les vieilles putes fardées et botoxées du centre-ville de Cannes qui auraient enfilé, pour l’événement, leur plus beau caleçon imitation peau de serpent.

Bref, j’irai pas le voir.

Il y a un autre film choral

Plus exactement, un feuilleton choral. Que je vais suivre.

Moins drôle et dynamique que  Dr. House, moins passionnant, moins bien ficelé et moins bien filmé que Breaking Bad, le feuilleton choral Paris Saint-Germain reprend les codes du genre et pour l'instant c'est pas trop mal.

Dans tout film choral, puisqu’il n’y a pas le temps d’approfondir les personnages, il faut qu’ils puissent exister en quelques scènes – tout l’art du scénariste consiste à les caractériser très vite, sans les rendre caricaturaux. Il y a le caractériel Néné, une sorte de Woody qui voit arriver plein d'autres jouets et qui les jalouse un peu, parce que les supporters le délaissent. Il y a l’individualiste et parait-il talentueux Jérémy Menez, qui, on le sent bien, va foutre la merde. Il y a le jeune premier, en pointe, qui est moins en confiance mais également moins lisse que prévu. Il y a les durs à cuire, le quota black, au milieu de terrain et en défense. Il y a aussi, comme souvent dans les films choral, LA star du générique - qui déçoit. On a payé très cher pour sa présence, qui n’est au final qu’une apparition.

Il y a aussi un personnage plus âgé, qui a beaucoup de tempérament, auquel le spectateur s’attache finalement, parce que le bonhomme il est fragilisé. Pas facile d’être un bâtisseur consciencieux dans le monde sans scrupule du capitalisme, dont les deux facettes (paillettes et business) sont incarnées par le directeur sportif et le président.

Les scénaristes ont décidé de le virer. Fausse bonne idée.

Certes, la série devenait chiante, les trucs scénaristiques (des rumeurs à répétitions, une mécanique pas encore très bien huilée pour tenir en haleine) commençaient se voir, et à lasser - mais on approche de Nöel, et l'ensemble est dynamisée par un double événement. Tout d’abord, un titre de champion d’automne qui récompense un beau total de 40 points en 19 journées de championnat (bien qu'une deuxième place aurait été moins racoleuse, plus dramatique) suivi du limogeage irrationnel de l'entraîneur. Ensuite, l’arrivée imminente d’un couple de stars dont le monde entier s’arrache les maillots : Victoria et David Beckham.

David Bechkam : une marque fiable

Ce joueur est une excellente trouvaille des producteurs :

- d’un point de vue économique, rien qu’avec cette tronche sur l’affiche, c’est des millions d’entrées garanties (d’ailleurs le prix des abonnements a augmenté) et un succès certain des retransmissions ;

- au niveau du jeu, c’est l’espoir de voir un grand nom réaliser quelques belles performances – et pourquoi pas, d’incarner le leader encore recherché ;

- d’un point de vue scénaristique, c’est le retour en force de la question politique – qui depuis le début est le fil rouge de la série.

La proximité du président français avec le PSG et avec les Qatariens (propriétaires du club) avait contribué à l’ancrage politique proposé en début de saison, qui fonctiona grace au pitch suivant : l’argent comme solution à l’épanouissement d’un grand club dans un championnat moyen – la question étant de savoir si une grande équipe pouvait s’acheter. Avec l’arrivée de Beckham dans la série, d'autres histoires individuelles deviennent d'autres destins croisés : des qatariens achètent le joueur qui fait le plus d'audience au monde, cependant que d’autres qatariens achètent les droits pour la retransmission des matchs de ligue 1 et de ligue des champions.

En se dispensant de Kombouaré, ils ont voulu questionner, par la même occasion, la politique du club. Reste qu'au moment où l'intrigue plaisait, ils enchaînent avec un choix décrié.

Bref, quelques déceptions, mais aussi quelques promesses pour la fin de la saison. J’espère que les scénaristes ne tomberont pas dans la facilité d'un happy end qui proposerait que les sommets soient atteints. 


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