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6 mai 2011 5 06 /05 /mai /2011 22:41

quotas.jpg 

Martine Aubry, depuis quelques années maintenant, exige qu’il y ait 20% de Français « issus de la diversité » dans la direction du Parti Socialiste.

« Inacceptable, terrifiant, imbécile », a dit dernièrement Martine Aubry, qui a fustigé les membres de la réunion de « l’affaire des quotas ».

Est-ce contradictoire? est-ce que c’est comparable ? En quoi est-il différent de souhaiter 20% de Français issus de la diversité en politique (ou à la télé, ou à la tête des grandes entreprises) et de souhaiter 20% de Français issus de l’immigration dans les centres de formation de l’Équipe de France ?

Ceux qui pensent que cela n’a rien à voir (comme Martine Aubry, selon toute vraisemblance) ont tort : il est bien question, dans les deux cas, d’exiger une certaine quantité d’individus d’un certain type dans un ensemble. On peut appeler ça quota, discrimination positive, ou comme on veut – il est bel et bien question de fixer une proportion.

Cela dit, ceux qui jugent que c’est exactement la même chose ont tort aussi.

Il y a une forme d’aveuglement, sans doute, chez les politiciens, par exemple, qui sont « contre toutes les discriminations », alors que dans le même temps ils sont favorables à un nombre de places réservées aux élèves venant de ZEP dans les grandes écoles, mais cela ne veut pas dire que toutes les légitimations de quotas sont les mêmes.

Les outrés se positionnent, dans ces affaires de quotas, en affirmant une valeur (on ne peut pas fermer des portes à des personnes issues de la diversité !). Ils appliquent cette valeur à peu près aveuglément au contexte. C'est-à-dire que dans un autre contexte (la discrimination positive à l’entrée des grandes écoles), les mêmes valeurs feront dire à ces mêmes personnes tout aussi arbitrairement : mais comment ne réserve-t-on pas un quota de places à des jeunes issus de l’immigration ?

Ça me fait penser à cette pénible étudiante en philo, qui manifestait contre la délocalisation de la Sorbonne en banlieue et à qui j’avais dit : « si demain y’a une manif’ dénonçant la concentration des Universités dans le centre de Paris, tu y seras pareil », et qui m’avait dit : « pff t’es vraiment un con ».

Que se passe-t-il en réalité dans la tête des scandalisés ? Ils défendent les quotas quand les quotas servent la diversité, et ils critiquent les quotas s’ils y voient une menace à la diversité. Et c’est tout. Alors que les deux types de discours semblent contradictoires, parce que d’un côté on ne veut pas de quota et d’un autre on en veut, sous un autre angle ils sont cohérents, parce que dans tous les cas on veut de la diversité. Mais les bons sentiments déployés, le ton pénible et offusqué devant « le mot quota » est tellement grossièrement bien pensant, et tellement aveugle aux contradictions manifestées, que c’est insupportable. Leurs auteurs sont tellement prêts à dire tout est son contraire pour toujours dire ce qui est cool que c’est odieux.

Médiapart est allé plus loin encore, en étant de ceux qui s’offusquent des paroles prononcées lors de la réunion de la DTN, pour mieux se faire les hérauts de la République contre la tentation fasciste en France.

Narcissime de journaliste. Presse à scandale.

 

Partons maintenant du principe que la diversité c’est bien. 

Si vous le voulez bien, pour simplifier, appelons les Français blancs (qui ne sont pas blancs, si on regarde bien - même si dans certaines régions du Nord on s'en approche) : les "Blancs"; et appelons "la jeunesse de nos quartiers + les binationaux + les enfants d'immigrés + tous ce qui sont manifestement moins blancs que Laurent Blanc" : les Noirs.

La diversité, donc, c'est bien - mais il reste un sérieux problème. On peut apparemment limiter le nombre de Blancs pour laisser des places aux Noirs, mais on ne peut pas limiter le nombre de Noirs pour laisser des places aux Blancs.

La logique indique que c’est du gros foutage de gueule, une belle hypocrisie de la part de ceux qui s’offusquent – si on défend la diversité, alors on devrait aussi défendre la diversité en équipe de France et s'étonner du nombre de Noirs. Et on devrait être d’accord avec ceux qui veulent diversifier les types de joueurs.

Sauf que ce n’est pas qu’une affaire de logique. C’est une affaire de valeurs et de contexte.

Peut-on situer le problème de la place accordée aux Blancs dans notre société, et celle accordée aux Noirs, sur le même plan ? Est-ce que c’est « pareil » ?

Non, ce n'est quand même pas pareil. Ou plutôt, ce n’est le même problème qu'abstraction faîte des conditions réelles, qu'abstraction faîte de la situation du problème. Dans le monde réel, le problème de la place des Noirs est plus aigu. Et pas nécessairement parce que les Blancs se flagellent et s’excusent d’être les enfants des méchants colons (même si chez certains c’est le cas) : le problème de la place accordée aux Noirs est, si l’on peut dire, plus problématique en soi, que le problème de la place accordée aux Blancs.

Les discriminations, etc.

« En soi », ou plutôt : actuellement, en tenant compte du contexte culturel et historique dans lequel le problème est posé. Et donc on ne va voir le mal (un « quota de Noirs ») que lorsqu’il semble accompagner, perpétuer, voire accentuer, un mal déjà existant (la place accordée aux Noirs et le regard porté sur eux dans notre société).

Ce même objet, le « quota de Noirs », devient très cool si c’est pour leur faire une place dans la direction d’un parti politique. Ou d'une grande école. Ou d'une entreprise. Ou de la FFF. Et Aubry et Thuram, qui sont outrés par le mot "quota" lui-même, ne semblent pas voir la nuance – je suis bien aimable de la faire pour eux.

Eux, ils ne sont simplement pas à un paradoxe près quand ils sortent de leur gonds à la seule mention du mot, et ils sont d’autant plus éloignés de chercher la solution au paradoxe, qu’ils ne voient même pas qu’il y en a un qui pointe. S’ils ne le voient pas (alors même qu’il est soluble), c’est parce qu’ils sont aveuglés par leur propre armure de chevalier combattant pour les causes justes et belles.


Ils ont leur cause, et ils s’arrangent pour faire rentrer les faits dedans.

Médiapart a aussi sa cause, et s’est arrangé pour voir quel titre pourrait parfaitement faire d’eux les Valeureux Sauveurs du désastre : « moins de Noirs et d’arabes en équipe de France », ont-ils titré, avec photos de Laurent Blanc partout – le sélectionneur, la figure médiatique, qui a pourtant insisté – le verbatim le dit – sur le fait qu’il s’en fout des couleurs.

Bilan : les gens sont plutôt pour la diversité, et ils ont beau faire des grandes déclarations, ils n’ont en réalité aucune idée arrêtée sur les moyens à partir du moment à la fin est satisfaite, et elle peut bien l’être grâce à ce que vous voudrez. Tous ces Thuram qui s’offusquent du mot « quotas » sont donc au minimum maladroits, non pas au sens où ils auraient tort dans l’absolu de reprocher qu’on veuille limiter le nombre de binationaux (car il y a débat, on va y venir et se prononcer), mais au sens où un manifeste snobisme les pousse à adopter des postures alors qu’ils ne savent même pas précisément ce qu’ils disent, et alors que, dans le cas où nous n’aurions que des Blancs en équipe de France, un « quota de Noirs » serait – c’est absolument certain – le bienvenu, et appelé de leur vœux.

Il n’y aurait que des Blancs en équipe de France, Médiapart lancerait une campagne pro-quota de Français d’origine étrangère dans l’équipe de France, pour qu’elle « ressemble à la société française ».

« Mais ça veut dire quoi, ressembler à la société française ? On regarde les proportions dans la société française, et on les applique ? Il manque alors des Corses en équipe de France », leur répondrais-je alors dans un article enflammé.

 

Bref : un peu de sérieux.

Qu’en pense-t-on, sur ces pages sérieuses ? On en pense que si on aime l’équipe de France, la couleur des joueurs elle passe après celle du maillot, la couleur souhaitée elle est donc bleue (avec, désormais, du rouge si on retrousse les manches, et la couleur est blanche avec des rayures quand la France joue à l’extérieur). Et aussi niais cela soit-il, cela signifie la chose suivante : la France doit sélectionner les meilleurs. Et avant de choisir des « meilleurs », il faut des critères. Et la France ne doit pas renoncer à définir un style de jeu et une identité à sa formation – et donc à élaborer des critères. Cette identité, ces critères, doivent se nourrir de la diversité de profils disponibles – c’est une chance.

La France est faite de diversité ; à partir de là on valorise trop, en effet, les joueurs grands et costauds dans nos centres de formations, alors qu’on a plein de grands et frêles joueurs blonds qui ont un sens génial du placement et de plein de petits Arabes hyper techniques. Le type de jeu que la promotion des grands et costauds conduit à développer est un jeu exclusivement physique qu’on ne veut plus autant plébisciter, et on a bien raison.

Si on est sérieux, ensuite, on prend au sérieux le problème des binationaux. Et la question n’est pas de savoir si les meilleurs restent ou partent – cette réponse, lue sur quelques blogs fameux, commet l’erreur de continuer à défendre notre système sous prétexte que ça ne dessert pas l’équipe de France : ce sont généralement les moins bons joueurs qui changent finalement de nationalité. Mais ça veut dire quoi : que si les meilleurs binationaux partaient, ces blogs seraient pour une instauration de quotas ?


Alors c'est quoi, le problème?

La question est de savoir si on doit consacrer du temps et de l’argent à former les joueurs pour les autres pays.

Et c’est une question importante et légitime. Aimé Jacquet, par exemple, est pour le fait de continuer, parce qu’il pense que c’est aujourd’hui un des rôles de la France, à l’égard notamment de certaines autres nations liées à l’histoire coloniale de la France.

La France peut bien faire ça, en quelques sortes. Mais en disant cela il ne snobe pas la question ; il se la pose sérieusement et il y répond. Je pense, personnellement, qu’à 18 ans on devrait faire un choix. Je comprends qu’on ait envie de jouer la coupe du monde et que ça puisse pousser à choisir son "autre" (première? deuxième?) nationalité, mais la question est aussi de savoir quelles couleurs on veut défendre. Quel drapeau. Je propose donc qu’on choisisse à 18 ans. Si avant 18 ans on a joué avec l’équipe de France mais qu’on se sent ensuite finalement plutôt Péruvien à sa majorité (et même si c’est parce qu’au fond on sent bien qu’on sera sélectionné au Pérou et pas avec la France, parce qu’on est milieu défensif et qu’il y en a déjà douze), eh bien on peut encore choisir le Pérou. Je ne vois pas pourquoi la France ne miserait pas sur ses binationaux. Car la jeunesse française, en effet, etc.

Mais le fait que d’autres s’interrogent sur la raison d’être d’un budget assez conséquent investi pour d’autres nations ne me pose pas de problème de conscience. C'est au contraire un débat intéressant.

Le joueur Franco-Brésilien Wendel a annoncé, récemment, qu’il voulait prendre la nationalité française et intégrer l’équipe de France. Tout le monde a bien compris que c’était pour jouer la Coupe du monde au Brésil : le joueur sait bien qu’il ne fera pas partie de la Seleçao.

Et tout le monde s’est foutu de sa gueule. D’où il croit qu’il a sa place en équipe de France, lui ? Et qu’est-ce que c’est que cet opportunisme ?

Il aurait 17ans et il voudrait faire l’inverse, il serait un pauvre bougre, un sympathique joueur qui a juste des rêves.

Qu’on nous trouve un pays en Europe qui assume autant la diversité de son pays! – on est des modèles. Des précurseurs. Les Allemands ils commencent à voir qu'ils ont des Özil et il était temps. Attention tout de même : médias et politiques avaient voulu, avec un manifeste opportunisme, faire de l'équipe "France 98" un symbole, une image positive et apaisante – mais la vérité éclate (aux yeux de ce qui n’on jamais joué au foot) : les joueurs de 98 (les gens en général) ne sont pas frères.


En résumé :

Personne ne s’est offusqué que Ségolène Royal, en 2007, ait sollicité le vote des femmes.

Si Sarkozy en avait appelé au vote des hommes, ça aurait fait d’autres vagues…

De même : on s’offusquerait qu’il n’y ait que des Blancs en équipe de France, mais s’il n’y avait que des Noirs, on devrait s’interdire de le remarquer.

Scandale ?

Oui et non.

Oui, d’un point de vue logique : pourquoi ne devrait-on s’inquiéter de la diversité que lorsqu’il y a beaucoup de Blancs ?

Mais en même temps, non, parce que la logique doit se confronter au réel. De même que la domination masculine est un problème plus profond et plus actuel que la domination féminine (la phrase de Royal n'a alors pas renvoyé vers le problème réel - ce que la phrase équivalente, dans la bouche de Sarozy, aurait fait), de même la domination par les Blancs est un problème plus sensible : ça fait du bien quand les défauts ne sont pas confirmés, ça fait du bien de voir des Blacks-Blancs-Beurs (problème : certains vont jusqu'à estimer que si la situation s'inverse, c'est légitime, comme une sorte de "revanche" - comme si nous devions payer pour nos grands-pères sexistes et colons. Si seulement on pouvait prendre davantage exemple sur la campagne de Barack Obama! - jamais il n'a eu la moindre attitude revencharde. Il n'aurait pas été élu, en accusant les Américains d'être les produits de leur histoire - aussi détestable soit le sort qu'elle a longtemps réservé aux Noirs - et en leur demandant de soutenir la cause d'une revanche. Et ça ne l'a pas empêché d'incarner, aux yeux de ce qui voulaient la voir, cette revanche).

Ce serait un signe positif qu’on puisse aborder progressivement les problèmes sous leur aspect logique - qu'il soit aussi absurde d’en appeler au vote des femmes qu’à celui des hommes ; qu'il soit tout aussi neutre que l'équipe de France soit composée exclusivement de Blancs, ou exclusivement de Noirs, ou de Niçois, puisque les critères de sélection c’est le niveau et le style de jeu. Ce serait un signe positif, parce que ce serait le signe que le contexte s'est apaisé. Peut-être finira-t-on par parler des Noirs comme on parle des Bretons : on pourra alors se dire : "tiens, il n'y a aucun Noir à la coupe du monde" - et ce ne sera le signe de rien d'autres que parmi les 22 meilleurs joueurs du moment on ne compte aucun Noir.

 

Le point de vue logique et rationnel a à la fois l’inconvénient et l’avantage de s’affranchir des valeurs et des bon sentiments des individus. L'inconvénient, parce qu'il aurait tendance à oublier que dans les faits, ce n'est pas si clair : on joue avec des choses que les gens ressentent. L'avantage, parce que ce qu'on ressent, ce n'est pas toujours éclairant. On peut néanmoins être gravement tenté par le froid point de vue rationnel quand on entend ceux qui s'enorgueillissent à impliquer tant de chaleur et de morale généreuse dans leur contradictions satisfaites.

 

Post-scriptum : Il est agaçant d’entendre ceux qui se sentent nobles de dénoncer les valeurs indignes qu’ils sont toujours prédisposés à combattrer, en analysant des paroles et un niveau de langage qui relèvent du privé. C’est ce que Dugarry a voulu expliquer à Thuram, en lui rappelant, premièrement, qu’il avait convié les Noirs de l’équipe de France pour faire une photo avec la coupe du monde, deuxièmement que Franck Leboeuf lui avait dit : « Eh ! Imagine on si avait dit qu’on voulait faire une photo entre Blancs ! », et troisièmement que personne n’avait pour autant déduit que Thuram était raciste anti-Blanc. Présomption d’innocence – surtout lorsqu’on connait les mecs en question. Il semblerait que Médiapart trahisse, en revanche, gravement le principe de présomption d’innocence en n’envisageant pas qu’il y ait chez Laurent Blanc le souci de la diversité. Ce fameux souci de la diversité qu’on exhibe tant - qu'on s'approprie - à Mediapart.

Aux deux pieds décollés, on n’est pas des chevaliers, et on regarde les faits et on regarde les actes (qui n'a pas déjà eu envie de pousser la vieille qui traîne au milieu de l'escalator dans le métro? Mais qui l'a fait?) : les sélections de Laurent Blanc ne limitent absolument pas - bien au contraire - les places pour les Noirs, les derniers capitaines de l’équipe de France c’est Diarra et c’est Nasri, et si aujourd’hui les grands costauds qui se présentent dans les centres de formation sont des « blacks », eh bien c’est en vertu… de la couleur de leur peau.

 

 

 

Source image : 

http://www.idf1.fr/news/medias/2011/04/29/equipe-de-france-de-foot-des-quotas-de-noirs-et-d-arabes.html


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commentaires

M
<br /> <br /> @ Elias<br /> <br /> <br /> Vous avez peut-être raison, c'était peut-être plus qu'une idée "en l'air". Mais cela reste une idée proposée au sein d'un organisme où des points de vue contradictoires sont exprimés. On peut<br /> avoir de très mauvaises idées (les quotas) pour de bonnes raisons (ne pas subeventionner les autres équipes nationales). Souvent, ces mauvaises idées sont enterrées car quelqu'un, à un moment,<br /> explique pourquoi c'est une mauvaise idée. Ici, c'est facile : si on ne prend pas les meilleurs binationaux parce qu'ils sont binationaux, on s'affaiblit soi-même. On se prive de ben Arfa, de<br /> Benzema, de Nasri. Il ne reste que Gourcuff. C'est donc contre productif. Après, si il y a une seule place pour deux jeunes également talentueux dont un binational, il ne me semble pas absurde,<br /> ni choquant, de prendre celui qui a le plus de chance de jouer pour votre équipe plutôt que pour celle de l'adversaire.<br /> <br /> <br /> Quoi qu'il en soit,  on ne juge pas un groupe humain sur les actions qu'elles envisagent, mais sur les actions qu'elles entreprennent réellement. Parfois, pour entreprendre une bonne action,<br /> une action efficace, il faut en envisager dix mauvaises. C'est comme ça que le cerveau fonctionne. Or, ici, nous n'en étions qu'au stade du brain sorming, pas de l'action. Il est donc injuste et<br /> prématuré de juger. Et aussi d'enregistrer et de diffuser l'enregistrement à l'extérieur. <br /> <br /> <br /> Si on nous jugeait sur toutes les idées que nous ruminons au cours de notre vie, nous serions tous en prison à perpétuité. <br /> <br /> <br /> Qu'aurait fait in fine la dtn de cette idée de quota ? l'aurait-elle appliquée ? abandonnée ? qui le sait ? c'est uniquement la réponse à cette question sans réponse qui nous permettrait de juger<br /> de sa gravité réelle.<br /> <br /> <br /> Notre désaccord repose donc sur une question sans réponse. C'est dire qu'en réalité, nous sommes d'accord, même si nous arrivons à cet accord par des chemins opposés. ;-)<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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E
<br /> <br /> @deux pieds décollés<br /> <br /> <br /> Je découvre votre blog à l'occasion de cette affaire, et je repasserai.<br /> <br /> <br /> J'apprécie le souci d'honnêteté intellectuelle dont témoigne votre réponse à mon commentaire (et j'espère en avoir fait autant).<br /> <br /> <br /> <br />
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E
<br /> <br /> @ Mart<br /> <br /> <br /> Je crois qu'on en vient au fond de notre désaccord...<br /> <br /> <br /> Pour ma part j'ai plutôt tendance à penser que le projet de quota est plus grave que son traitement médiatique, parce que je ne crois pas que ce projet ait juste été une idée en l'air au cours<br /> d'une réunion (auquel cas je suis d'accord pour dire que ça mériterait l'indulgence). Mon argument en faveur de cette interprétation repose sur l'idée que si Benkacemi a décidé d'enregistrer la<br /> réunion c'est que certaines choses se tramaient ou se disaient  depuis un certain temps.<br /> <br /> <br /> Ceci dit je reconnais que je peux me tromper sur ce point, c'est  l'enquête diligentée par le ministère qui nous informera sur l'état d'avancement du projet de quota et donc sur la gravité<br /> des faits.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Concernant le traitement de Mediapart. Votre citation est en effet révélatrice du procédé consistant à amalgamer faits et interprétation. Je ne pense pas que leur interprétation soit complètement<br /> arbitraire et fondée sur le seul souci de faire du scandale. Je crois qu'ils pensent sincèrement qu'il y a un malaise réel et que cette interprétation peut s'argumenter (par un rapprochement<br /> entre différents éléments). Cependant la moindre des choses serait de la présenter comme telle de manière distincte des faits afin qu'elle puisse être discutée et éventuellement réfutée. J'aurais<br /> tendance à dire qu'ils sont sincères mais pas intellectuellement honnêtes envers leurs lecteurs.<br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Un exemple parmi mille de la technique de manipulation utilisée par Mediapart :<br /> <br /> <br /> sur leur site, à l'instant, je lis "A la veille des révélations de Mediapart, un travail d'étiquetage avait déjà démarré à la<br /> Fédération française de football. Pour étayer leur théorie sur le trop-plein de gamins dits«binationaux», des cadres de la direction technique etc."<br /> <br /> <br /> Remarquez bien le "dits "binationaux"" : sous-entendu, c'est là une façon de ne pas dire ouvertement "Noirs et Arabes". En<br /> mettant ces guillemets et cet italique, Mediapart sous-entend que le problème de la fédé n'est pas le problème des binationaux, mais bien celle des Noirs et des Arabes. Que leur problème n'est<br /> pas de financer la formation des internationaux algériens et maliens, mais que c'et bien un problème racial.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Bien sûr que c'est une mesure limite, contestable et injuste, cette idée de quotas basés sur la binationnalité, c'est même sans doute une idée contre productive. Mais qui n'a pas, parfois, des<br /> idées idiotes ? des idées injustes ? Qu'il jette la première pierre. Si on ne veut pas avoir parfois des idées idiotes ou injustes, il ne faut pas avoir d'idée du tout. <br /> <br /> <br /> Le fait central, c'est que Mediapart a volontairement présenté l'affaire sous un angle le plus ambigu possible pour créer la suspission raciste et provoquer le scandale (se faire de la<br /> publicité). C'est beaucoup plus laid moralement - car beaucoup plus réfléchi et maîtrisé - que cette histoire de quotas évoqué dans le fil de la conversation.<br /> <br /> <br /> Et en plus, c'est burlesque, vu la place des Noirs et des Arabes dans le foot.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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