Sans doute, un match qui oppose un club de foot à une équipe Nationale est une originalité – mais quel pays pourrait être assuré de l’emporter contre le Barça, contre Manchester, contre le Bayern actuel (un seul but pris en neuf matchs, 25 inscrits) ?
Quoi qu’il en soit, le LOSC avait sa chance, et s’est efforcé de la jouer crânement, en essayant de tamponner la défense molassonne des Néerlandais. L’effectif des Lillois manquait d’individualités, mais le collectif semblait soudé, et la philosophie de jeu mise en place par la Dogue était cohérente (bien que les systématismes du jeu aient pu agacer).
Le sélectionneur des Pays-Bas a beau avoir largement montré qu’il était en dessous du niveau de la mer, il a tout de même réussi à réunir dans son équipe des profils variés, voire opposés, et à les faire jouer ensemble. Les spectateurs sont venus en nombre au stade, et les capacités du club nordiste n’auront pas pesé bien lourd : pas de finisseur, des opportunités de contre mal exploitées, des mauvais choix (un contrôle de trop, voire une passe en retrait lorsqu’il fallait tirer, et d’improbables frappes à 30 mètres alors que la défense adverse était mal montée).
En tête à la mi-temps (1-0, frappe déviée, but de merde), le sélectionneur hollandais avait d’ailleurs réagi aux questions de Paga, qui pointait le fait que le LOSC trouvait qu’aux Pays-Bas on était mal monté. Concédant qu’il ne voulait pas être dur, le gros Batave a assumé sa stratégie moyenne, normale. Le consensus mou mis en place (un étrange 4-3-2-1) a laissé les Lillois à zéro, et a même permis de doubler la mise, alors qu’à Lille on n’y croyait plus – si toutefois on y avait déjà cru un jour, puisqu’on était prêt, de toutes les façons, à refuser ce match, et laisser le DSK Moscou tenter sa chance dans cette grande première. Comme sur le banc de touche, le sélectionneur juif allemand Oliver Strauss Khan avait été mis au banc pour ses touche-touche, on a eu droit à Martine en campagne.
Conservons le vocabulaire du Baby-foot pour conclure : le LOSC n’a pas mis d’huile sur ses barres, ça coulissait mal, et puisqu’on n’avait pas interdit les pissettes, faut pas s’étonner que les Pays-Bas l’aient emporté.